SquatteurEs PARTOUT justice nulle part


Le 23 Mai 2000, la section d'intervention de la brigade urbaine pénètre au 122 rue Paul Lafargue et vide le squat de ses trois habitantEs. Très rapidement une vingtaine de squatteureurEs et de sympathisantEs arrivent sur les lieux pour aider au déménagement de nos amiEs. Après quelques échanges verbaux avec l'huissier, l'un des nôtres, Olivier, est brutalement interpellé pour avoir proliféré des menaces de mort à son encontre. Il est appellé à comparaître pour avoir volontairement commis des violences sur fonctionnaire de police et pour avoir outragé par paroles et menaces un huissier ministériel.
Si nous nous répétons c'est que l'histoire bégaye. L'affaire d'Olivier, comme celle de Stéphane et de bien d'autres n'est pas nouvelle: elle souligne seulement le virage amorcé par les Autorités dans la gestion de l'agitation en générale et des squatts en particulier sur Lille. Jusqu'à présent, elles s'étaient contentées d'une logique expulsion systématique des lieux (le Clos Ferrer, la Pharmacie Occupée, l'Entrepôt, la Rue Macquart, le Teepy, l'Ecole rue d'Arras, Louis Boon), d'une logique de précarisation des squatts (Partout et tristement rue Philippe de Comines), de l'intimidation des habitantEs (rue St André, rue du Marché) ou d'une certaine indifférence (le 4/6). Nous assistons à présent et depuis quelques mois à une criminalisation des squatteurEs et de toutes les manifestations de solidarité: on se souvient de la manif de soutien au squatt rue Philippe de Comines sévèrement chargée par la B.I., des arrestations musclées durant l'occupation de la Bourse du Travail et dernièrement donc de l'interpellation d'Olivier et de la tentative d'intimidation orchestrée autour de son procès. Le glissement de l'expulsion vers l'inculpation est aujourd'hui sensible et les juges deviennent dans le cas des squatts des auxiliaires des flics: une fois passé sous les matraques de ces derniers, nous sommes certainEs d'être condamnéEs par les premiers permettant à la police de taire ses exactions (une arrestation suit systématiquement le lynchage policier) et de réprimer toutes déviances en rendant la justice plus stérile qu'elle ne l'est . la pression des B.A.C. et autres brigades d'interventions est de plus en plus pesante et leurs provocations incessantes proprement intolérables. Mais nous continuons et continuerons de toutes manières à occuper illégalement les bâtiments laissés à l'abandon pour y faire vivre nos rêves et désordres et ne cesserons du haut de nos toits de fortune sur les forces répressives.A chaque expulsion, une ouverture. A chaque arrestation, une manifestation. A chaque inculpation, une émeute.

LES FANTOMES NE S'EXPULSENT PAS.




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